Héléna Préato Admin
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| Sujet: Parabens-silicones-sulfates... Mer 8 Mai 2013 - 18:42 | |
| Voici les 3 "ennemis" de la cosmétique du moment. J'ai trouvé un article intéressant sur le site => DeNovo nous permettant de les détecter et de comprendre pourquoi ils sont à bannir de nos savons, gels douches et autres shampooings... Si vous suivez l’actualité des cosmétiques depuis quelque temps, vous n’avez pas pu passer à côté de certaines polémiques qui ont ébranlé ce secteur ces dernières années.
Des ingrédients utilisés depuis des décennies faisant l’objet de sérieux doutes quant à leur innocuité et/ou leurs effets sur l’environnement. Brusquement mis en lumière dans les médias, sur les blogs, décriés avec force par le consommateur, le public a fait connaissance avec les parabens, les silicones et les « sulfates ».
Des années plus tard et beaucoup d’encre après, on retrouve aujourd’hui chez toutes les marques -naturelles ou non- des produits estampillés « sans parabens« , « sans silicone » ou « sans sulfates« . Tout le monde est content, on a échappé au pire, des produits sains, enfin ! tout va bien dans le meilleur des mondes ! Vraiment ? La réalité c’est qu’on connait leur nom mais qu’en est-il vraiment de leurs dangers ? que leur reproche t-on ?
Qu’on soit bien d’accord : c’est une très bonne chose que ces 3 substances archaïques soient remises en cause, ne serait-ce que pour dépoussiérer un peu la cosmétique (on est quand même en 2013) et pousser les formulateurs à sortir des sentiers battus et rebattus depuis 50 ans.
Revenons donc sur ce trio « parabens-silicone-sulfate« .
Les parabens
Qu’est-ce c’est ?
Ce sont des conservateurs utilisés depuis les débuts de la formulation cosmétique. De spectre large, très efficaces, il permettent aux produits d’afficher des dates de péremption à plus de 30 mois.
Aucun conservateur réellement efficace n’est anodin, car en éliminant la présence bactériologique, un conservateur interagit forcément avec le point de contact concerné (la peau, les muqueuses). Certains sont susceptibles d’induire une réaction d’irritation (rougeurs, échauffement), d’autres des réactions allergiques (éruptions, démangeaisons). Ces manifestations cessent totalement dès qu’on arrête l’utilisation. En ce qui concerne les parabens, les réactions d’irritations ou allergiques ne sont pas en cause, car ils sont généralement bien tolérés par la peau, ils sont par contre -chose bien plus préoccupante- accusés d’interagir avec le système endocrinien.
De quoi sont-ils accusé exactement ?
Cette suspicion de perturbateur endocrinien, qui n’a jamais été définitivement prouvée (faute de non-concordance d’études ou de difficulté d’évaluation de ces effets) est néanmoins assez sérieuse pour que certains parabens aient été interdits par la commission européenne et d’autres en cours de l’être prochainement. A savoir qu’un perturbateur endocrinien est actif à dose infime, possède un effet cocktail (addition des doses) et c’est justement sur cet effet cocktail que les accusations semblent le plus vraisemblables.
Les effets perturbateurs concernent le système hormonal avec des incidences sur la croissance (puberté), la fertilité ou la génération de tumeurs cancéreuses œstrogéno-dépendantes.
Les reconnaître
On retrouve les parabens sous les appellations génériques Methylparaben, Buthylparaben, Propylparaben ou chez certains, sous leur nom chimique parahydroxybenzoate de méthyle, parahydroxybenzoate de propyle (ce qui n’est pas conforme selon la nomenclature INCI et démontre une volonté de tromper le consommateur !)
Des alternatives ?
Oui, il y en a et elles fonctionnent. Tout produit lancé sur le marché fait l’objet de tests de conservation, il est indéniable que si les parabens étaient incontournables, aucun produit ne pourrait porter la mention « sans parabens » aujourd’hui. Il existe donc des alternatives, certaines ne sont pas mieux que les parabens, certaines le sont bel et bien. Elles sont utilisées avec succès depuis des années par des marques naturelles ou bio. Les produits n’affichent pas des date de péremption de 3 ans, mais en tant que consommateur, est-ce un souci ? non ! C’est un souci pour le fabricant qui doit gérer des stocks courts, mais certains y arrivent très bien, n’est-ce pas ?
Alors on fait quoi ?
On dira toujours qu’il y a pire que les parabens, c’est vrai. Que la conservation d’un cosmétique est trop importante pour être prise à la légère, encore plus vrai. La réalité aussi, c’est qu’étant donné les alternatives valables qui existent, les présomptions de dangers qui persistent et sont de plus en plus précises, il n’y a aucune raison de continuer à utiliser les parabens aujourd’hui, ne serait-ce que par simple principe de précaution.
Les silicones
Qu’est-ce c’est ?
Ce sont des ingrédients de type huileux émollients et antistatiques qui facilitent grandement la formulation et le fini d’un produit. Ils permettent de faciliter l’étalement d’un produit sans traces blanches, de donner une sensation de douceur sur les cheveux ou la peau, de gaîner les cheveux pour faciliter le démêlage, de donner un effet « nourrissant » à un produit sans être gras.
Il existe une « grille » qui définit l’hydrophobie (imperméabilité) d’une substance huileuse, et les silicones sont à l’extrême de celle-ci, avec les huiles minérales. A l’autre extrême de cette grille, on retrouve les huiles végétales.
De quoi sont-ils accusé exactement ?
L’impact écologique des silicones est indéniable, puisqu’ils ne sont pas biodégradables. Ce sont des substances totalement inertes qui ne pénètrent pas la peau et n’ont donc aucune action néfaste interne.
En dehors de ce fait, leur hydrophobie extrême les rend occlusifs (imperméabilisants). La principale propriété des silicones est en effet de rendre le support sur lequel ils sont appliqués imperméable. De fait, ils ne pénètrent strictement pas et restent en surface comme un vernis sur un meuble en bois. Ils ont une forte affinité pour la peau et les cheveux, auxquels ils adhèrent fortement et durablement, au point d’être résistants aux produits lavants.
Pour visualiser le revers de cet effet occlusif, il suffit d’imaginer une corde qu’on vernit tous les 2 mois. Au bout de 2 ans, la corde sera devenue raide et sera également plus lourde grâce aux couches successives de vernis. On aura également du mal à peindre cette corde avec une peinture normale qui n’adhérera pas. Moins malléable, plus lourde, imperméable, la corde paraîtra néanmoins brillante grâce au vernis. Pour la nettoyer de ce vernis, il faudra des produits très détergents. C’est exactement ce qui se passe avec le silicone sur les cheveux (ou la peau) à long terme. Le cheveu devient lourd, semble ne plus être réceptif aux produits coiffants, aux soins, devient incoiffable. Quant à la peau, sa capacité d’oxygénation est mise à mal.
Les reconnaître
On retrouve les silicones sous diverses appellations, selon leur structure, avec les suffixes -siloxane, -méthicone ou -methiconol (Cyclopentasiloxane, Dimethyconol, dimethicone, Cyclométhicone).
Pour voir les effets typique d’un silicone, prenez n’importe quel produit (capillaire en général) de type « sérum » ou « huile » qui affiche ces ingrédients en premier, et étalez quelques gouttes sur le dos de votre main. Le produit semble glisser indéfiniment, la peau semble instantanément douce. si vous passez la main sous l’eau, elle glissera en perlant comme sur les plumes d’un canard.
Des alternatives ?
Là encore, des alternatives existent. Des ingrédients de pointe ont été développés ces dernières années, rendant les produits naturels ou bio agréables à l’étalement, légers, fondants et adoucissants sans silicone. Les huiles estérifiées à partir de l’huile de coco présentent des caractéristiques exceptionnelles sans présenter l’occlusivité extrême des silicones et en étant entièrement biodégradables. Contrairement aux silicones, elles favorisent la pénétration des actifs et sont de fait des excipients -quasiment des actifs- de qualité issues des dernières grandes découvertes en cosmétique naturelle.
Alors on fait quoi ?
Il est parfaitement possible de trouver des produits performants (même capillaires) sans silicones. Plus écologiques, moins occlusifs et s’éliminant parfaitement au plus doux des lavages, ils ont de plus un vrai effet dans un produit (pénétration, assouplissement réel de la peau ou des cheveux). Il n’y a aujourd’hui aucune raison de tenir absolument aux silicones pour avoir un produit agréable ou performant.
Les sulfates
Qu’est-ce c’est ?
C’est devenu un nom générique, le terme à la mode « sulfate » désigne une classe d’agents lavants (tensioactifs) issu de la sulfatation (réaction à l’acide sulfurique) des acides gras (souvent de l’huile de coco). Le plus connu et également le plus largement utilisé est le « Sodium laureth sulfate » qui est présent dans plus de 95% des shampoings et gels douche ou encore dans les produits de lavage des surfaces (murs, sols). Comme les silicones, ce sont des ingrédients très peu chers, ils moussent abondamment même en eau dure et sont très détergents.
De quoi sont-ils accusé exactement ?
Ils sont irritants pour la peau et les muqueuses, facilitent la pénétration de substances toxiques à travers la peau, sont très détergents (délipidants) et peu biodégradables. Leur procédé d’obtention (en particulier quand ils sont éthoxylés -on les reconnait alors au suffixe -eth comme Sodium Laureth sulfate) est également très polluant.
Leur effet irritant pour la peau, le cuir chevelu ou les muqueuses est clairement démontré. Là encore, il existe un test qui montre la mort des cellules exposées à une solution de Sodium laureth sulfate, contrairement à certains tensioactifs modernes. Dans un produit contenant un tensioactif de type sulfate, il est obligatoire d’utiliser un second tensioactif qui l’adoucit (comme le Cocamide MEA ou le Cocamidopropyl bétaine) sinon, l’irritation au bout de quelques utilisations est inévitable. Mais c’est un peu comme rajouter de grandes quantités de sucre dans une mixture amère, l’amertume ne disparaît pas, elle est juste « masquée ». Leur effet fortement détergent est quant à lui masqué avec des silicones, des polymères cationiques irritants…
Les reconnaître
C’est très simple, ils comportent tous le suffixe -sulfate dans leur nom. Les plus communs sont le Sodium laureth sulfate ou le Sodium lauryl sulfate et l’Ammonium lauryl sulfate très utilisé dans les produits lavants Bio.
Ils sont même parfois utilisés purs dans certains produits type « shampoings solides ». Les effets à court terme sont appréciables même sur le cuir chevelu (un peu comme on peut avoir une sensation de peau mate et nette avec un produit contenant de l’alcool sur une peau grasse). Mais à long terme, irritations du cuir chevelu, des muqueuses et sécheresse profonde des cheveux sont incontournables…
Des alternatives ?
On voit fleurir désormais pléthore de produit « sans sulfate », car oui, il y a des alternatives. De nouveaux types de tensioactifs qui lavent parfaitement sans irriter et sans décaper existent. Ils sont en général issus du sucre (suffixe -glucoside). Mais s’ils lavent correctement, ce sont de faibles moussants. La dernière génération de tensioactifs issus d’acides aminés (suffixes -isethionate, -taurate ou -sarcosinate) eux, lavent parfaitement, ont un effet conditionnant et certains ont une mousse abondante comparable à celle des sulfates. Il est donc parfaitement possible aujourd’hui de formuler un shampoing ou un gel douche réellement doux, bien lavant et très moussant. Encore faut-il avoir envie d’abandonner les sulfates qui sont très économiques et faciles d’emploi.
Ce qui fait la qualité d’un produit lavant, c’est le type de tensioactif utilisé. Même rempli d’agents adoucissants synthétiques ou d’extraits de plantes divers et variés, un shampoing à base de Sodium laureth sulfate ne peut pas être intrinsèquement doux. L’agressivité de l’agent lavant est simplement masquée artificiellement, c’est un fait.
Alors on fait quoi ?
En particulier pour l’effet irritant, éviter les « sulfates » permet d’être sûr d’avoir un produit doux (par « doux », on n’entend pas qu’il laissera forcément les cheveux, la peau douce, mais plutôt qu’il ne sera pas irritant, nuance !). Les effets sont bénéfiques sur la peau, les cheveux mais aussi sur le cuir chevelu qui est particulièrement sensible aux agents lavants agressifs et devient gras, regraisse vite, est irrité ou sec. Il faut être attentif même aux produits Bio qui utilisent largement un autre type de sulfate, l’Ammonium lauryl sulfate qui est également agressif mais néanmoins autorisé par certains labels, car un peu mieux biodégradable.
Il est rassurant de savoir que certains ingrédients décriés ont bel et bien des alternatives valables. Et il est édifiant de constater combien les produits qui utilisent ces alternatives sont peu nombreux. Pour des raisons de coût, mais aussi par ignorance des alternatives possibles ou de la façon de formuler avec. Ceci dit, le trio « parabens-silicones-sulfates », star incontesté de la lutte contre les substances chimiques, toxiques et non écologique est indéniablement la partie visible de l’iceberg, l’arbre qui cache la forêt. Dans un prochain article, nous passerons en revue ces ingrédients dont on ne parle pas mais qui sont aussi problématiques par bien des aspects que les parabens-silicones-sulfates.Lien vers l'article original => Parabens-silicones-sulfates, la partie visible de l’iceberg… | |
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